
15/06/2022 par Sara Drachenberg Naturopathe
Qu’est-ce que le SIBO
Le SIBO ou « Small Intestinal Bacterial Overgrowth » est une augmentation du nombre de bactéries et/ou une modification des types de bactéries présentes dans l’intestin grêle. Ce phénomène peut engendre un ensemble de symptômes intestinaux allant de diarrhée chronique, une perte de poids et malabsorption des nutriments. Des études montrent que 6 à 15% de personnes souffrant de SIBO sont asymptomatiques. Or 80% de personnes touchées par le syndrome du côlon irritable (SCI) ou de l’intestin irritable (SII) sont atteintes de SIBO.
Il s’agit dans la plupart des cas d’une prolifération de plusieurs types de bactérie qui devraient se situer dans le côlon.

Les symptômes du SIBO
Le SIBO peut provoquer les troubles suivants :
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- Flatulences et ballonnements (liés à la fermentation des bactéries qui stagnent dans l’intestin grêle)
- Spasmes digestifs
- Douleurs abdominales
- Reflux gastro-œsophagiens
- Éructations
- Nausées
- Diarrhées ou constipation, ou une alternance diarrhée-constipation
- Fatigue chronique avec troubles de concentration et dans certains cas dépression
- Prise ou perte de poids
- Malabsorption allant jusqu’à la carence
Les conséquences physiologiques du SIBO
Lorsque des souches bactériennes pathogènes s’infiltrent dans l’intestin grêle, l’ensemble du microbiote intestinal se déséquilibre et provoque un état inflammatoire. Ces bactéries endommagent la muqueuse intestinale allant jusqu’à créer des lésions qui augmenter la perméabilité intestinale ou « leaky gut ». Lors que la barrière intestinale est impactée, le système immunitaire réagit en provoquant allergies alimentaires, sensibilités et/ou inflammation.
De plus, ces bactéries qui devraient se trouver plus loin dans le côlon absorbent certaines vitamines et graisses avant que celles-ci puissent passer la barrière intestinale et qu’elles soient absorbées par nos propres cellules. Or ces graisses sont notamment essentielles pour le bon fonctionnement des acides biliaires et l’absorption des vitamines liposolubles telles que la vitamine A ou D.
Symptômes en lien avec le SIBO
Des études montrent les liens entre SIBO et différents troubles de santé. Par exemple, l’hypothyroïdie et/ou un traitement à la Levothyroxine favorise le développement du SIBO. Et inversement, la rémission du SIBO améliore considérablement des cas d’acné rosacée ainsi que d’autres troubles de type asthme, allergies, réactions immunitaires, fatigue chronique… La liste des troubles en lien avec le SIBO est longue bien qu’il soit tumultueux de le diagnostiquer de nos jours. Cela s’explique par l’hétérogénéité des symptômes, la difficulté d’accès au test médicaux et parfois au corps médical non former.
Les causes du SIBO
Les majeurs facteurs de risque du SIBO sont :
- Acidité gastrique faible en lien avec un traitement long aux inhibiteurs de pompes à protons (souvent prescrits pour soulager le reflux gastrique) ou une hypothyroïdie
- Syndrome du côlon irritable
- Maladie cœliaque
- Maladie de Crohn
- Chirurgie intestinale antérieure
- Diabète sucré (type I et type II)
- Un dysfonctionnement du système organique, comme la cirrhose du foie, la pancréatite chronique ou l’insuffisance rénale ;
- La consommation d’alcool
Diagnostiquer le SIBO
Le test respiratoire au glucose et lactulose est à ce jour la méthode la plus fiable pour déterminer un SIBO. C’est une méthode simple et non invasive. Les bactéries de l’intestin produisent des gaz (méthane et hydrogène) en consommant le glucose et lactulose. En analysant la composition des gaz expirés avec ingestion de ces 2 sucres, il est possible d’établir la proportion de chaque bactérie présente dans l’intestin.
Le test nécessite une alimentation particulière 2 jours avant le RDV. Après ingestion des substances, un test respiratoire est effectué toutes les 20 à 30 minutes durant 2h à 3h (le protocole complet). Si la production de méthane ou d’hydrogène est supérieure à 20ppm durant les 2 premières heures suivi d’une augmentation, le test est positif au SIBO.

Traiter le SIBO
Le traitement allopathique le plus courant est l’usage d’antibiotique. Cependant les études montrent que malgré un traitement aux antibiotiques, dans près de la moitié des cas le SIBO récidive. Les traitements antimicrobiens naturels montrent des résultats légèrement meilleurs durant la phase de traitement. Cependant à peine plus que la moitié des patients n’ont pas fait de récidive après le traitement botanique.
Cependant traiter la cause intestinale seule ne permet pas d’éradiquer le SIBO, le traitement doit être adapté à chaque individu selon la cause première provoquant le SIBO. La recherche continue sur cette maladie complexe.
L’approche du SIBO en naturopathie
La naturopathie se base sur 5 grands piliers :
- Le vitalisme : favoriser l’énergie vitale
- L’hygiénisme : favoriser une bonne hygiène de vie
- L’holisme : concevoir l’humain dans sa globalité
- L’humorisme : corriger le terrain (surcharges en toxines et carences nutritionnelles)
- Le causalisme : corriger les causes profondes des déséquilibres
Dans ce sens, la naturopathie apportera 3 grands axes de travail.
Calmer les symptômes
Le premier axe sera de calmer les symptômes de manière naturelle et respectueuse de l’organisme. Pour ce faire, il faudra :
- Assainir l’intestin grêle des bactéries pathogènes et/ou réduire la prolifération bactérienne de l’intestin grêle.
- Restaurer la barrière intestinale avec sa muqueuse et mucus protecteur afin de limiter la perméabilité intestinale qui provoque une réaction du système immunitaire, inflammation et carences.
- Réensemencer l’intestin avec de bonnes bactéries.
L’hygiène de vie générale
Le second axe de travail sera de revoir l’hygiène de vie générale afin de gagner en vitalité. La naturopathie part du principe que chaque individu est unique. Il sera donc nécessaire de trouver les méthodes adaptées à son organisme pour gagner en vitalité (soutien des émonctoires, méthodes d’élimination, mouvement, gestion du stress, décristallisation émotionnelle, rééquilibrage alimentaire…).
Enfin le troisième axe de travail sera d’investiguer la cause profonde qui provoque le SIBO. Le but étant d’éviter la récidive du SIBO en corrigeant ses causes (faiblesse stomacale, déséquilibres hormonaux, hygiène de vie inadaptée…).
Sources
- Satish S. C., et al (2019). Small Intestinal Bacterial Overgrowth: Clinical Features and Therapeutic Management.Clinical and Translational Gastroenterology
- Mercedes A.B., et al (2019). Diagnostic Utility of Carbohydrate Breath Tests for SIBO, Fructose, and Lactose Intolerance. Digestive Diseases and Sciences
- Satish S. C. et al (2018). Brain fogginess, gas and bloating: a link between SIBO, probiotics and metabolic acidosis. Clinical and Translational Gastroenterology
- Sufian J. S., et al (2021). Small Intestinal Bacterial Overgrowth.StatPearls
- Ghoshal U.C (2011). How to interpret hydrogen breath tests. Journal of Neurogastroenterology and Motility
- Simren M, et al (2006). Use and abuse of hydrogen breath tests . Gut
- Brechman T., et al (2017).Levothyroxine therapy and impaired clearance are the strongest contributors to small intestinal bacterial overgrowth: Results of a retrospective cohort study. World Journal of Gastroenterology.
- Drago F., et al (2016). The role of small intestinal bacterial overgrowth in rosacea: A 3-year follow-up. Journal of American Academy of Dermatology.
- Chedid V., et al (2014). Herbal Therapy Is Equivalent to Rifaximin for the Treatment of Small Intestinal Bacterial Overgrowth. Global Advances in Health and Medecin.
- Lauritano E.C., et al (2008). Small intestinal bacterial overgrowth recurrence after antibiotic therapy. Journal of American Academy of Dermatology.
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